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Tom Jerome Moulton, né le 29 novembre 1940 à Schenectady dans l’État de New York, est un DJ, producteur et arrangeur musical principalement actif pendant l’ère disco des années 1970.
Il est notamment reconnu pour avoir réalisé le premier mix disco commercialisé, une piste unique de 19 minutes combinant les trois premiers morceaux de l’album « Never Can Say Goodbye » de Gloria Gaynor, ainsi que pour avoir popularisé le maxi 45 tours, devenu un incontournable pour les DJs.
Originaire de la côte Est des États-Unis, Moulton s’installe en Californie à l’âge de 18 ans.
Passionné de musique, il trouve un emploi chez un fabricant de Juke Box à Los Angeles, où il est responsable de la sélection des disques pour les machines.
Par la suite, il devient promoteur pour King Records à San Francisco.
Ces expériences sont déterminantes pour la suite de sa carrière, car elles affinent son oreille musicale et son sens des tendances.
Elles lui apprennent également à adapter les singles aux standards des radios pour en faire des succès.
De retour sur la côte Est, il poursuivra avec succès sa carrière dans l’industrie du disque, qu’il finira par quitter en 1969, écœuré.
Il devient ensuite mannequin et défile notamment en Europe.
Deux ans plus tard, un collègue de son agence l’emmène dans un bar très en vogue sur Fire Island, fréquenté par la communauté gay pour danser.
Moulton remarque alors la frustration des danseurs, due aux chansons trop courtes (conçues pour les passages radio de 3 minutes) et aux difficultés des DJ à réaliser des enchaînements fluides avec des platines rudimentaires.
Il se dit qu’il pourrait faire mieux.
Après 80 heures de travail, il produit un mix de 45 minutes enregistré sur bande.
Cependant, lorsque Moulton propose cette bande au propriétaire du bar, celui-ci la refuse.
Déçu, il prend le ferry pour rentrer et rencontre le propriétaire du Sandpiper, un bar concurrent, qui se montre intéressé et conserve la bande ainsi que le numéro de téléphone de Moulton.
La légende commence : le samedi suivant à 2h30 du matin, le propriétaire du Sandpiper l’appelle pour lui faire écouter le succès de son mix et lui demander d’en créer de nouveaux.
Kool Herc et Francis Grasso cherchent également à créer des enchaînements musicaux continus pour les pistes de danse.
Cependant, c’est Tom Moulton qui, repéré par les grandes maisons de disques de New York, parvient le premier à sortir une version longue avec « Do It Til You’re Satisfied » de B.T. Express.
Mais c’est surtout avec l’enchaînement des trois premières pistes du deuxième album de Gloria Gaynor, « Never Can Say Goodbye » en 1975, qu’il impose son style et crée la signature « Tom Moulton mix ».
Bien que Gloria Gaynor ne soit pas d’accord avec les arrangements réalisés par Moulton, le succès est au rendez-vous.
Les trois premières pistes (Honey Bee, Never Can Say Goodbye et Reach Out, I’ll Be There) sont enchaînées dans un mix de 19 minutes où se distingue le style unique de Moulton, caractérisé par des cuivres, des chœurs et des orchestrations riches et chaleureuses sur des percussions très rythmées.
Il enchaîne ensuite les succès avec les versions remixées de titres tels que « Get Down Tonight » de KC and the Sunshine Band, « Dirty Ol’ Man » des Three Degrees, « Moonlight Loving » d’Isaac Hayes et « Disco Inferno » des Trammps.
Il est également à l’origine des remixes de « Do It Any Way You Wanna » de The People’s Choice, « More, More, More » d’Andrea True et « Doctor Love » de First Choice.
De plus, il remixe les chansons du premier album de Claudja Barry, « Sweet Dynamite« , qui deviendra disque d’or aux États-Unis.
Entre 1977 et 1979, il supervise la production des trois albums de Grace Jones, incluant sa reprise de « La Vie en rose » d’Édith Piaf qui connaîtra un grand succès tant aux États-Unis qu’en France.
Son œuvre sera honorée lors de la cérémonie éphémère du Dance Music Hall of Fame en 2004.
« A Tom Moulton Mix » est le titre d’une compilation regroupant les meilleurs remixes de Moulton, publiée par Soul Jazz Records en 2006.
Au studio Media Sound, Moulton termine de mixer une chanson soul de Swamp Dogg qu’il souhaite faire écouter dans un club le soir même.
Cependant, lorsqu’il veut graver le morceau terminé sur un 45 tours, l’ingénieur du son l’informe qu’il n’a plus de disques vierges.
Ils optent donc pour un 33 tours, ce qui laisse une grande partie du disque inoccupée par le sillon.
Anticipant la déception du DJ du Copacabana à qui il destine le disque, Moulton demande à l’ingénieur d’étirer le sillon au maximum pour créer l’illusion d’une plus grande quantité de musique.
L’ingénieur du son procède alors à une gravure en augmentant fortement les niveaux sonores afin que l’aiguille grave plus profondément, malgré le risque d’amplifier excessivement la différence entre les basses et les aigus, ce qui pourrait rendre la chanson désagréable à écouter.
À la surprise générale, le résultat est stupéfiant : le son est d’une ampleur inédite, riche et enveloppant, devenant ainsi une signature sonore des années 70.
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