Les origines du mix DJ : un phénomène né à New York.

Les DJ de cette époque, tels que Kool Herc, Grandmaster Flash et Afrika Bambaataa, commencent à expérimenter avec des techniques innovantes comme le scratching et le beat juggling pour créer des transitions fluides entre les morceaux.

Ces soirées deviennent rapidement des lieux de rassemblement populaires, où la musique et la danse sont au cœur de la culture émergente du hip-hop.

Le rôle du DJ évolue alors, passant de simple passeur de disques à véritable artiste capable de transformer et réinventer la musique en direct.

Les DJ rivalisent d’ingéniosité pour attirer les foules, utilisant des systèmes de sonorisation toujours plus puissants et sophistiqués.

Les danseurs, quant à eux, perfectionnent leurs mouvements pour impressionner le public et gagner en notoriété.

Ces événements deviennent rapidement des moments incontournables de la culture urbaine, où les talents locaux peuvent s’exprimer et se faire remarquer.

La compétition entre quartiers stimule la créativité et contribue à l’émergence de nouvelles tendances musicales et artistiques.

Le volume sonore s’élève, tout comme le nombre de participants.

Chaque DJ doit démontrer une habileté délicate, une combinaison de technique, de créativité et de sensibilité musicale. Une année marquante dans l’histoire du DJing est sans aucun doute 1973.

C’est cette année-là que DJ Kool Herc, un pionnier du hip-hop, a eu l’ingénieuse idée d’utiliser deux platines vinyles pour jouer le même passage musical.

En alternant habilement entre les deux platines, il a réussi à prolonger indéfiniment cet extrait, créant ainsi la base des techniques de mixage et de scratching qui sont devenues fondamentales pour le DJing moderne.

Cette innovation a non seulement transformé la façon dont la musique était présentée, mais elle a également ouvert la voie à l’évolution du hip-hop en tant que genre musical et culture.

Il vient ainsi de créer l’une des premières méthodes de mixage. En 1974, Grandmaster Flash, pionnier du mouvement hip-hop et doté de solides connaissances en électronique, entreprend de modifier l’une des premières tables de mixage équipées d’un crossfader.

Cette table de mixage était initialement utilisée pour les radios et les discothèques, mais Grandmaster Flash voit son potentiel pour les DJ.

En connectant deux platines à cette table modifiée, il parvient à développer une nouvelle technique révolutionnaire appelée le cutting.

Cette technique permet de passer rapidement d’un disque à l’autre, créant ainsi des transitions fluides et des effets sonores inédits qui deviendront la signature sonore du hip-hop.

Mentionnons également Africa Bambaataa, un pionnier du hip-hop et figure emblématique du Bronx dans les années 1970.

En tant que leader charismatique de l’un des gangs les plus redoutés de ce quartier, les Black Spades, il a su transformer la dynamique de son environnement en utilisant les éléments émergents du mouvement hip-hop.

Il a intégré la danse (breakbeat), le rap (techniques vocales), le graffiti et le mix DJ comme moyens d’expression artistique et de cohésion sociale.

Grâce à ces initiatives, il a réussi à canaliser la violence omniprésente dans son quartier vers des activités créatives et constructives.

Cette approche novatrice a conduit à la création du mouvement de la Zulu Nation, une organisation qui prônait la paix, l’unité, l’amour et le plaisir à travers la culture hip-hop, tout en offrant une alternative positive aux jeunes confrontés à la dure réalité des gangs et de la criminalité.

Le terme américain « Turntablism », qui se réfère aux techniques de mixage sur platine utilisées par les DJ pour manipuler des sons et créer de nouvelles musiques, n’a émergé qu’au milieu des années 90.

Cette pratique inclut des compétences telles que le scratching, le beat juggling et le sampling, et elle a joué un rôle crucial dans l’évolution de la musique hip-hop.

Pour ceux qui souhaitent plonger plus profondément dans l’histoire du hip-hop américain, de nombreux livres offrent une mine d’informations.

Parmi eux, nous recommandons particulièrement la bande dessinée « Hip Hop Family Tree » d’Ed Piskor.

Publiée par les Éditions Papa Guédé et traduite de l’anglais, cette série captivante retrace l’histoire du hip-hop depuis ses débuts dans les années 70 jusqu’à son explosion culturelle.

Quatre volumes sont déjà disponibles, chacun richement illustré et documenté, offrant un regard détaillé sur les pionniers du genre, les événements marquants et l’impact durable du mouvement hip-hop sur la culture mondiale.