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Dee Nasty

today3 août 2024 79 26 5

Arrière-plan
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Dee Nasty, un DJ français spécialisé dans le hip-hop, sort son premier album intitulé « Paname City Rappin' » en 1984 sous les labels Funkzilla Records et Cabana Music.

Il est connu comme le « Grand Master » de la Zulu Nation en France.

La presse spécialisée ainsi que le public le considèrent comme l’un des principaux pionniers du mouvement hip-hop en France.

Né sous le nom de Daniel Bigeault, il est originaire de la cité de la Pierre-Plate à Bagneux, dans les Hauts-de-Seine, en banlieue sud de Paris.

Lors d’une interview avec Down With This, il révèle avoir quitté le domicile familial à 16 ans, après avoir quitté Bagneux à 14 ans, au moment opportun.

Il a vécu deux années en Seine-et-Marne avec ses parents avant de décider de voler de ses propres ailes.

Il raconte également : « En 1978, j’ai eu une platine d’appartement juste pour écouter de la musique, avec un ampli, un tuner et un magnétophone à bande. Comme beaucoup de gens à cette époque. »

En 1978, lors d’un voyage à San Francisco aux États-Unis, Dee Nasty découvre les prémices du hip-hop avec le graffiti, la breakdance et le funk rythmé par des groupes comme Sugarhill Gang.

Il fait partie des premiers à avoir introduit ce mouvement en France.

Son pseudonyme provient d’un malentendu. En suggérant à sa compagne d’écouter Grand Mixer D.ST., elle croit qu’il parle de la série télévisée Dynastie.

Amusé par cette confusion, il adopte le nom D. Nasty (D étant l’initiale de son prénom, Daniel). Lorsqu’il demande à Afrika Bambaataa de signer son célèbre album Planet Rock, ce dernier écrit le nom du DJ comme Dee Nasty.

Le Français choisit alors de conserver cette orthographe en hommage à Afrika Bambaataa.

En 1982, Dee Nasty se fait remarquer en collaborant avec la radio pirate Ark en Ciel pour l’émission Funkabilly.

Il a également travaillé sur Radio FG, Radio Carbone 14 et Radio Diffusion Handicapé.

En 1984, Dee Nasty sort son premier album intitulé « Paname City Rappin' » sous les labels Funkzilla Records et Cabana Music.

L’enregistrement a lieu à la campagne, chez Michel Eskenazi, un ingénieur du son rencontré quelques années auparavant au Guatemala.

Tiré à 1 000 exemplaires, cet album, aujourd’hui introuvable sauf sur internet, est le premier album de hip-hop auto-produit en France.

Lors de la Fête de la musique, Dee Nasty vend son disque dans la rue et fait ainsi la connaissance de Lionel D.

Sur la pochette arrière, il inscrit son numéro de téléphone personnel, illustrant le caractère encore confidentiel du hip-hop en France à l’époque.

Cet album est considéré comme le premier album de rap français et l’un des rares représentants du hip-hop old-school en France, avec notamment le titre « Metro Scratch« , qui témoigne des débuts de la culture hip-hop française, jusqu’alors dominée par le graffiti et la breakdance.

En 1984, après la sortie de son premier album, Dee Nasty décide de laisser de côté le MCing (la partie vocale du hip-hop, consistant en la scansion de textes) pour se consacrer exclusivement au DJing (la partie musicale du rap, principalement axée sur la manipulation des vinyles).

Il devient ainsi l’un des tout premiers DJ français à maîtriser l’art du scratch.

La même année, Dee Nasty, accompagné de Bad Benny et Webo, réalise un graffiti whole car top-to-bottom intitulé « Joyeux Noël » avec un personnage de Père Noël sur une voiture d’une rame de la ligne 8 du métro parisien.

À la fin de l’année 1984, le hip-hop connaît une baisse de popularité en France.

L’émission H.I.P. H.O.P. de Sidney est arrêtée, et ce genre musical est désormais perçu par les médias comme une tendance éphémère et désuète.

Dans ce contexte, Dee Nasty rencontre de nombreux obstacles pour organiser des soirées hip-hop ou animer des émissions de radio.

Déterminé à raviver l’intérêt pour le hip-hop, il décide de se rendre aux États-Unis afin d’y rapporter les dernières innovations.

En 1986, il se fait connaître auprès d’un public plus large en organisant des « free jams » sur le terrain vague de La Chapelle, distribuant des flyers faits à la main dans les pochettes de disques de funk et de hip-hop américains.

C’est lors de ces sessions que les futurs NTM et Assassin découvrent des rappeurs français tels que Lionel D, Jhony Go ou Destroy Man.

En tant que membre de la Universal Zulu Nation, il assure la première partie de la tournée française d’Afrika Bambaataa, l’un des pionniers du hip-hop musical aux côtés de Grandmaster Flash et DJ Kool Herc.

Lauréat du championnat de France DMC des DJ en 1986, 1987 et 1988, il est l’animateur des premières soirées hip-hop à Paris, notamment celles de « Chez Roger Boite Funk » au Globo, organisées par le magazine Actuel et Radio Nova.

De 1988 à 1989, sur les ondes de Radio Nova, il invite ses auditeurs les plus passionnés à prendre le micro lors de l’émission Deenastyle, présentée par le rappeur Lionel D.

C’est ainsi que NTM, MC Solaar, Assassin, Ministère A.M.E.R et bien d’autres font leurs premiers pas en live et enregistrent leurs débuts sur cassette.

Avant la fin des années 1980, alors que le rap français n’a pas encore produit d’albums, des artistes tels que Cheb Khaled, les Rita Mitsouko, Beastie Boys, Arthur H et Rufus Thomas font appel à ses talents de mixeur, arrangeur et scratcheur.

Au début des années 1990, il participe aux Discomobiles aux côtés de groupes de funk parisiens tels que Malka Family et Human Spirit.

Sa discographie personnelle inclut un double album sorti en 1991 ainsi que « Le Deenastyle » en 1993, avec la participation de Cut Killer, DJ Abdel et les Princes du Swing (notamment sur le titre « À nos amis »).

Parallèlement, il assure les premières parties de concerts à Paris pour des artistes comme Public Enemy, The Last Poets, Trouble Funk, Ice-T, Spoonie G., Cash Money, George Clinton et Maceo Parker.

Avec ce dernier, ancien membre des JB’s de James Brown, Dee Nasty entame une série de collaborations scéniques qu’il poursuit ensuite avec un autre saxophoniste, le Japonais Yasuaki Shimizu.

Il parcourt le monde pendant deux ans avec Cachaito Lopez, le contrebassiste du Buena Vista Social Club, accompagné du percussionniste cubain Anga Díaz, qui l’avait invité à Cuba pour participer à l’enregistrement de son premier album solo, Echu Mingua (World Circuit, 2005).

Musicien polyvalent, il collabore avec Elephant System et compose également avec Manu le Malin, entre autres.

Huit ans après la sortie de l’album Nastyness sous le label Alki en 2001, son sixième album intitulé System Dee est publié le 8 juin 2009 chez Tradvibe12.

En 2010, une suite intitulée En mode soul funk voit le jour.

Son dernier album, Classique, a été lancé en 2015 sous le label Celluloid.

Albums studio

  • Albums Studio :

    • 1984 : Paname City Rappin’ (Funkzilla Records)

    • 1991 : Dee Nasty (Polydor)

    • 1994 : Le Deenastyle (Polydor)

    • 1998 : Le diamant est éternel (Flavor Records)

    • 1999 : Battle Breaks (Nothing But Soul Records)

    • 2001 : Nastyness (Chronowax)

    • 2004 : Underground forever (Human)

    • 2009 : System Dee (Trad Vibe)

    • 2015 : Classique (Celluloid)

    • 2019 : Octopussy (Furious-Records)

    Compilations Mixées :

    • 1988 : Megamixes, vol.1 (Solar)

    • 1988 : Megamixes, vol.2 (Solar)

    • 1988 : Megamixes, vol.3 (Solar)

    • 1996 : Funky Mix Party 1 (MCA Records)

    • 1996 : Funky Mix Party 2 (MCA Records)

    • 1998 : Collectif Rap (Versailles)

    • 2000 : DnD Groove Factory – A House Music Mix, avec David Chong (Human)

    • 2004 : Breakbeat Music By (Radikal)

    • 2009 : En Mode Funk avec DJ Bronco (Wagram Music)

    Mixtapes :

    • 2001 : Nastycuts vol. 1 (autoproduction)

    • 2004 : Nastycuts vol. 2 (Disques Pirates)

    Maxis :

    • 1987 : Deenastyle (Nova Scratch)

    • 1989 : So Funky (Dance Dept, O.T.T. Records)

    • 1989 : Voyage Into The Land Of Funk – Part I & Part II (Solar, Vogues)

    • 1989 : Mega Remix « Midnight Star » / Voyage Into The Land of Funk – Part III (Solar, Vogues)

    • 1991 : Ton sourire avec Yasuaki Shimisu (Polydor)

    • 1991 : Pousse les basses (Polydor)

    • 1994 : Never Justify avec Gayle Linne (Polydor)

    • 1994 : Soyez responsables avec Brigitte Dao (Polydor)

    • 1994 : À nos amis avec les Princes du Swing (Polydor)

    • 1995 : Même le diable ne peut plus m’aider avec Brother Hakim (Polydor)

    • 1996 : Le grand pardon avec l’Abbé Pierre et Maya Sutra (Planet Generation Global Move) (Speed Angel Sound)

    • 1999 : Divine Connection / Tournez la page (Guidance Records)

    • 1999: Techno Parade 1999 – Hymne officiel de la Techno Parade – Music Makes Me Dance avec David Chong (Versailles, Versailles)

    • 2000: Nastyness le Maxi (Funkzilla Records)

    • 2000: I’ve Got The Answer avec Red One (Le Maquis)

    • 2001: Battle Break ’82-’84 (Funkzilla Records)

    • 2001: Nastyness le EP (Funkzilla Records)

    • 2003: J’fous l’feu sur les ondes / C’est tendu avec Too Cool, Daddy Lestey et Original Uman

    • 2003: The Link avec Dynamax (Disques Pirates)

    • 2003: Night Out / Don’t U Go avec Playin’ 4 The City (Battle)

    • 2004: Underground Zero avec AMS (Disques Pirates)

    • 2017: The Furious EP avec The Real Fake MC

    Titres sur Compilations:

    • 1983: « Orientic Groove » sur la compilation Voxman (Alternative Funk)

    • 1989: « Funk A Size » sur la compilation Rapattitude (Labelle Noir)

 

Écrit par: Team Funky Pearls

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