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Funky Pearls Funky Pearls Radio
Sorti en 1976, l’album « Vixen » marque un tournant dans la carrière de la chanteuse Gloria Jones, souvent réduite au seul titre de « voix originale de Tainted Love« .
Mais Vixen, c’est bien plus que cela.
C’est un manifeste de puissance féminine, un album soul-funk gorgé de passion, d’énergie et d’émotion. En douze titres, Gloria Jones affirme sa place parmi les grandes dames de la soul des seventies.
Si elle avait déjà conquis les aficionados du Northern Soul avec son premier enregistrement de « Tainted Love » en 1965, c’est avec ce disque produit en Angleterre au cœur de l’effervescence glam-rock, sous l’impulsion de son compagnon Marc Bolan (T. Rex), que Gloria explose les codes.
Vixen est un cocktail hybride, entre Motown, gospel, funk incandescent et ballades rock psyché.
Un disque de feu.
1. I Ain’t Going Nowhere (3:45) ouvre l’album avec force et sérénité. Gloria y affirme son indépendance avec une voix habitée et une section cuivres d’une grande précision.
2. High (2:05) est une perle brute, courte mais intense. La production résonne comme une jam session gorgée de groove.
3. Tell Me Now (2:57) ramène du côté de la soul classique, avec un refrain accrocheur et des choeurs chauds. Gloria y expose une palette vocale à la fois suave et puissante.
4. Tainted Love (1976 Recording) (2:43) : la réinterprétation de son propre classique est plus funk, plus rock. Plus libre. Moins Motown, plus Bolan. C’est un clin d’œil ironique à l’histoire, avant que Soft Cell ne reprenne le morceau en 1981.
5. Cry Baby (3:12) est une ballade écorchée, entre blues et deep soul. Jones s’y met à nu, la voix fêlée, vibrante.
6. Get It On, Pt. 1 (3:22) est une reprise explosive du tube de T. Rex. Le groove est plus tendu, plus organique. Jones ne copie pas, elle transforme.
7. Go Now (3:48), popularisé par les Moody Blues, est ici teinté d’un souffle gospel saisissant. Une montée vocale émouvante.
8. Would You Like to Know (3:39) : soul cinématographique, presque Barry White dans l’orchestration, Jones en diva soul passionnée.
9. Get It On, Pt. 2 (3:54) prolonge la transe rock-funk. Une version plus sauvage, plus rythmique. On s’enfonce dans le groove.
10. Drive Me Crazy (Disco Lady) (3:15) porte bien son nom. Le morceau glisse vers le dancefloor, entre proto-disco et funk sulfureux.
11. Sailors of the Highway (2:15) est un détour plus psyché, presque folk. Une pause lunaire avant l’ultime coup de poing.
12. Stage Coach (3:11) referme l’album dans un élan rock & soul, métaphorique et enlevé. Gloria y incarne une femme libre, en mouvement, insaisissable.
Vixen est un album qui brûle. Brûle de talent, d’ambition, de féminité assumée.
Gloria Jones, souvent reléguée au rôle de « compagne de Marc Bolan » ou de « chanteuse de Tainted Love », s’impose ici comme auteure, interprète, visionnaire.
Sa voix transcende les genres, et chaque titre respire une sincérité brute.
Elle incarne une féminité à la fois forte et vulnérable, entre Janis Joplin et Millie Jackson.
Avec Vixen, elle s’éloigne du classicisme Motown pour embrasser un langage musical plus sauvage, plus libre, où l’amour et la révolte s’entremêlent.
Indéniablement ! Vixen est un disque de transition, un carrefour entre soul vintage, funk rugueux, glam rock et disco naissante.
Il mériterait une redécouverte en règle par les diggers modernes et une place de choix dans une playlist éclectique.
Sur Funky Pearls Radio, il trouverait sa place dans :
Dans un monde musical qui ressasse sans cesse les mêmes classiques, Vixen de Gloria Jones est une pépite sous-estimée.
C’est un disque pour ceux qui aiment les voix vraies, les productions inventives, les albums qui racontent une histoire.
Un disque de femme, fait pour être écouté fort. Un disque qui groove, qui bouleverse, qui libère.
En 1976, Gloria Jones était bien plus qu’une chanteuse soul. Elle était une vixen, une créatrice, une comète. Il est temps de le rappeler.
today14 avril 2025 396 94
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