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Funky Pearls Funky Pearls Radio
today14 avril 2025 396 94 4
En mai 1976, alors que les étincelles de la funk, du jazz fusion et de la soul psychédélique enflamment les studios de Los Angeles, George Duke signe un album à la fois intime, cosmique et virtuose : Liberated Fantasies.
Mêlant des claviers flottants, des grooves syncopés et une liberté musicale totale, ce disque reste l’un des plus fascinants de la période mid-70s, porté par une constellation de musiciens d’exception, dont Al « Embamba » Johnson et Leon « Ndugu » Chancler.
George Duke, connu pour ses travaux avec Frank Zappa, Cannonball Adderley ou encore Jean-Luc Ponty, y affirme ici une identité musicale très personnelle, entre soul futuriste et jazz-funk progressif.
Avec Liberated Fantasies, il livre un manifeste de créativité, d’émotion et de libération sonore.
1. Don’t Be Shy (2:59) – Une introduction douce et funky, où la voix sensuelle flirte avec un groove minimaliste. Une mise en bouche parfaite, où Duke distille son toucher inimitable.
2. Seeing You (4:30) – Avec Janet Ferguson Hoff et Napoleon Murphy Brock, ce morceau prend des allures de ballade cosmique. L’arrangement vocal est d’une finesse rare, porté par une basse ronde et des nappes synthétiques subtiles.
3. Back to Where We Never Left (6:26) – Une pièce centrale, d’une intensité instrumentale impressionnante. Le solo de Duke y est magistral, avec une structure qui n’est pas sans rappeler Herbie Hancock ou Weather Report.
4. What The… (0:30) – Une transition étrange et amusante, marque de fabrique de Duke, où il joue avec les codes du funk et de l’absurde, clin d’œil à son passé chez Zappa.
5. Tryin’ & Cryin’ (5:48) – L’un des moments émotionnels les plus forts du disque. Entre plaintes bluesy et funk lancinant, George Duke y expose une sensibilité rare.
6. I C’n Hear That (5:19) – Claviers liquides, percussions de Emil Richards, et groove jazzy forment un trip musical immersif, entre sensualité et tension retenue.
7. After the Love (2:33) – Interlude presque rétro-futuriste, le morceau explore la mélancolie post-amoureuse avec une grande subtilité harmonique.
8. Tzina (2:30) – Une perle méditative, minimaliste, où la répétition devient hypnose. Ici, Duke semble murmurer plus qu’il ne joue.
9. Liberated Fantasies (9:24) – Le morceau final et titre de l’album est une odyssée sonore. On y sent toute la maîtrise de Leon « Ndugu » Chancler à la batterie, et Duke se laisse emporter dans des improvisations mystiques, à la frontière du jazz spirituel et du funk intergalactique.
Liberated Fantasies n’est pas seulement une succession de morceaux.
C’est un concept sonore, une réflexion musicale sur la liberté artistique.
Duke, alors au sommet de son inventivité, s’émancipe des formats pour proposer une musique qui dépasse les étiquettes, entre jazz fusion, soul psychédélique, funk progressif et musiques de films.
Cette liberté s’incarne aussi dans les choix de production : les synthés analogiques côtoient les Rhodes et les Moog, les voix sont tantôt lead, tantôt éthérées, et l’écriture alterne entre rigueur jazzistique et spontanité pop.
Impossible de parler de Liberated Fantasies sans saluer les compères qui accompagnent George Duke dans cette aventure :
Ajoutons à cela des participations comme Emil Richards aux percussions et David Amaro à la guitare, et on tient une formation à la fois virtuose et inspirée.
Ce disque trouve naturellement sa place dans une programmation Funk-Jazz Fusion sur Funky Pearls Radio.
Avec ses textures planantes, ses grooves souples et ses clins d’œil à la soul, Liberated Fantasies est une perle rare à diffuser entre un morceau de Roy Ayers, un solo de Patrice Rushen ou une expérience synthétique de Stevie Wonder.
Ce serait aussi un excellent sujet pour une émission thématique autour du label MPS, ou des productions jazz-funk visionnaires des années 70.
Souvent à l’ombre de ses albums plus célèbres comme Feel ou The Aura Will Prevail, Liberated Fantasies est pourtant l’un des plus riches, des plus cohérents et des plus poétiques de George Duke.
Il mériterait d’être réédité en vinyle audiophile, remixé en spatial audio, redécouvert par une nouvelle génération d’artistes jazz et soul, et surtout programmer régulièrement sur les antennes funk de qualité comme Funky Pearls.