Disco Funk

🎶 BT Express – 1980 (1979) : Quand le funk rencontre la science-fiction

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Sorti le 18 décembre 1979, 1980 est le sixième album de BT Express, le groupe new-yorkais à l’origine de classiques tels que “Do It (‘Til You’re Satisfied)” et “Express”.

Avec sa pochette kitsch inspirée par l’imagerie futuriste, cet opus se veut une réponse délibérée aux sonorités avant-gardistes qui redéfinissent la danse en cette fin de décennie.

Si 1980 n’a pas été un carton commercial au même titre que les premiers singles du groupe, il demeure un bijou de funk sophistiqué, alliant grooves implacables et audaces sonores, parfaitement capable de raviver n’importe quelle piste de danse.

Bt express 1980


🏙️ Contexte et ambition du groupe

À la charnière des années 70 et 80, le disco triomphe, et le funk se polarise entre les rythmiques staccato du début de la décennie et les grooves lisses de l’âge d’or disco.

B.T. Express, emmené par Richard Thompson (basse) et Ken “Wire” Williams (chant et saxophone), avait déjà posé les fondations d’un son hybride, grâce à des tubes planétaires.

Avec 1980, le groupe souhaite explorer de nouvelles frontières :

  • Intégrer des claviers Rhodes et Moog pour des textures sci-fi

  • Conserver une section rythmique live puissante, fidèle à la tradition funk

  • Oser des structures plus longues et des breaks expérimentaux


🔑 Les morceaux phares de l’album

1. Takin’ Off (3:52)

Ouverture stridente : un riff de guitare funky samplé, une basse slappée en staccato et un beat disco-funk.

“Takin’ Off” pose d’emblée le décor : on décolle vers d’autres galaxies rythmiques.

Les cuivres percutants et les chœurs en call-and-response évoquent le groove brut des débuts, tout en laissant entrevoir les possibilités du futur.

2. Heart of Fire (3:52)

Le groupe ralentit légèrement le tempo pour une ballade mid-tempo, où le Rhodes et la guitare wah-wah se répondent.

Le chant de Ken Williams exprime la passion et l’urgence, contrastant avec une section rythmique feutrée.

Un moment d’intimité avant de replonger dans la fièvre funk.

3. Does It Feel Good (6:23)

La première incursion dans les longues plages : “Does It Feel Good” déploie plus de six minutes de groove enivrant, mêlant breaks saccadés et montées orchestrales.

La basse hypnotique reste en avant tandis que les claviers spatialisés créent une atmosphère cosmique.

Cette composition rivalise avec les expérimentations de George Clinton, offrant un funk « space » rafraîchissant.

4. Give up the Funk (Let’s Dance) (6:14)

Potentiellement le tube underground de l’album, “Give up the Funk (Let’s Dance)” est un hymne sensuel.

Le texte invite à abandonner ses inhibitions pour danser, soutenu par un riff de synthé séducteur et un beat disco rond.

Bien que moins fédérateur que “Express” en 1974, il a trouvé un public fidèle dans les clubs survolté.

5. Closer (3:33)

Une ballade soul-funk, presque slow jam. Le chant se fait plus intime, la guitare steel smooth évoque un coucher de soleil, et le chorus de chœurs féminins apporte une douceur contrastant avec les morceaux plus rythmés.

6. Have Some Fun (5:20)

Retour à l’énergie avec “Have Some Fun”.

Les percussions latines, la basse syncopée et une guitare rock légère s’unissent pour un funk festif.

Les breaks sont entrecoupés de plans sonores futuristes (arpeggios synthétiques), témoignant du désir de B.T. Express d’expérimenter.

7. Better Late Than Never (5:32)

Tonalité gospel-funk : orgue Hammond, chœurs puissants et riffs de guitare bluesy. Le groupe y développe un message d’espoir et de rédemption, tout en conservant un groove pesant et entraînant.

8. Funk Theory (4:18)

Clôture magistrale : “Funk Theory” est un exercice de style, comparé aux workouts expérimentaux de George Clinton.

Quatre minutes d’improvisation maîtrisée, où la basse et les cuivres dialoguent dans un climax funk.

C’est le brûlot idéal pour conclure une set-list en apothéose.


🎛️ Production et identité sonore

Produit par Jeff Lane, l’album a été enregistré dans les studios de Philadelphia International Records, garantissant un son chaud et organique.

Les claviers analogiques (Rhodes, MiniMoog) et les drums acoustiques se mêlent à des overdubs de synthé, conférant à 1980 une texture à la fois vintage et audacieuse.

Les orchestrations cuivrées sont signées Vincent Montana Jr., figure du sound philly, qui apporte une dimension sophistiquée.


🌟 L’héritage de 1980

Même s’il n’a pas atteint les sommets commerciaux de leurs premières sorties, 1980 a durablement influencé :

  • La scène boogie revival des années 2000, qui puise dans ses grooves spacieux

  • Les DJs house, qui samplent “Give up the Funk” pour leur sets

  • Les amateurs de funk moderne, séduits par le mariage du live et du synthétique

Cet album témoigne du passage de témoin entre l’âge d’or du funk et l’essor de la dance électronique.


📻 1980 sur Funky Pearls Radio ?

  1. Grooves intergénérationnels : un son qui parle aux nostalgiques et aux clubbers.

  2. Expérimentation : pistes longues et breaks futuristes pour diversifier la programmation.

  3. Héritage philly : un pont entre la soul orchestrale et le disco-funk.

  4. Hymnes dansants : “Give up the Funk” et “Funk Theory” pour enflammer les dancefloors.

  5. Qualité audio : un enregistrement live-studio qui sonne encore incroyablement actuel.


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