đŸ”„ Crashin’ From Passion – Betty Davis : la prĂȘtresse du funk embrase 1979

today14 avril 2025 300 65 5

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En juin 1979, Betty Davis, l’une des figures les plus Ă©lectrisantes et radicales du funk, dĂ©livre « Crashin’ From Passion », un album incandescent qui tĂ©moigne de sa libertĂ© artistique absolue.

Connue pour sa voix rauque, sa prĂ©sence scĂ©nique animale et son refus des compromis, Betty Davis n’a jamais cherchĂ© Ă  plaire aux radios.

Elle voulait déranger, séduire, libérer.

Et Crashin’ From Passion est la quintessence de cette attitude.

Cet album est son dernier enregistrement studio avant de disparaßtre de la scÚne musicale pendant des décennies.

Pourtant, loin d’ĂȘtre une sortie mineure, il constitue une synthĂšse flamboyante de sa vision du funk : cru, sensuel, politique, et indomptable.

 

Crashin from passion album funk 1979 betty davis


🎧 Un groove brut en 11 titres dĂ©tonants

1. Quintessence of Hip (2:39) – Intro malicieuse, presque parlĂ©e, oĂč Betty claque des vĂ©ritĂ©s comme des doigts. Une profession de foi ironique et funky.

2. She’s a Woman (7:09) – PiĂšce maĂźtresse du disque, Betty se proclame guerriĂšre, amoureuse, maĂźtresse de sa destinĂ©e. Les guitares fuzz fusionnent avec des cuivres en feu. Une cĂ©lĂ©bration fiĂ©vreuse de la fĂ©minitĂ©.

3. No Good at Falling in Love (3:47) – Plus introspectif, ce titre navigue entre blues et soul, avec des teintes plus vulnĂ©rables. Betty y rĂ©vĂšle ses failles amoureuses.

4. Tell Me a Few Things (4:05) – Groove lent et enveloppant. Les paroles s’égrĂšnent comme une conversation intime, mais piquĂ©e d’ironie.

5. I’ve Danced Before (3:40) – Funk moite, beat syncopĂ©, et refrain entĂȘtant. Une dĂ©claration d’indĂ©pendance : Betty connaĂźt la musique… et la danse aussi.

6. You Make Me Feel so Good (3:59) – Chanson d’amour sexy et directe, pleine de sous-entendus. Elle rappelle les balades funk sulfureuses de Rick James ou Millie Jackson.

7. I Need a Whole Lot of Love (4:50) – Cri du cƓur ou caprice de diva ? Les deux peut-ĂȘtre. Le morceau est intense, presque thĂ©Ăątral, mais toujours ancrĂ© dans un groove brĂ»lant.

8. Hangin’ Out in Hollywood (2:57) – Morceau plus court, plus lĂ©ger en apparence, mais corrosif dans le propos. Une satire de la superficialitĂ© californienne.

9. All I Do is Think of You (4:08) – Ballade pleine de tendresse, inattendue dans le rĂ©pertoire de Betty. Une rare fenĂȘtre sur son romantisme cachĂ©.

10. Crashin’ From Passion (5:58) – Le climax de l’album. Électrique, viscĂ©ral, dramatique. Betty explose littĂ©ralement Ă  l’écoute. Une performance habitĂ©e.

11. You Take Me for Granted (4:30) – Dernier titre, ultime coup de griffe. Elle remet les pendules Ă  l’heure avec classe, fureur et sensualitĂ©.


👑 Une icĂŽne fĂ©ministe et afrofuturiste avant l’heure

Ce qui fait la force de Crashin’ From Passion, c’est l’affirmation totale d’une voix fĂ©minine noire, indĂ©pendante, sans concession.

Dans une industrie alors dominée par des figures masculines, Betty Davis impose un style, un son, un corps, une voix.

Elle se moque des formats, des attentes, des standards.

Elle chante le dĂ©sir, le rejet, la gloire et l’abandon avec la mĂȘme intensitĂ©.

Son funk est sale, profond, et viscĂ©ral. C’est un funk politique, qui ne porte pas de slogans mais transpire la libertĂ©.


💿 Une production rugueuse, organique, sauvage

Produit sans artifice, Crashin’ From Passion respire le live.

Les musiciens sont présents, les imperfections assumées, la voix de Betty rugit sans filtre. La basse vibre, les guitares sont nerveuses, les cuivres claquent.

Ce disque ne cherche pas Ă  sĂ©duire, il s’impose.

On y sent l’hĂ©ritage de James Brown, mais aussi une dimension presque punk dans l’attitude.

Ce n’est pas une coïncidence si Betty Davis est aujourd’hui reconnue autant par la scùne funk que par les courants alternatifs.


đŸ“» Betty Davis sur Funky Pearls Radio ? Évidemment.

Crashin’ From Passion mĂ©rite largement sa place dans une Ă©mission spĂ©ciale « Femmes du Funk » ou « Funk Outlaw ».

Son Ă©nergie brute parlera autant aux amateurs de Sly Stone qu’aux fans de Chaka Khan.

Elle incarne l’esprit Funky Pearls :

  • IndĂ©pendance musicale
  • Groove sans concessions
  • Transmission d’un hĂ©ritage

Une redécouverte à proposer dans un set de minuit, enchainée aprÚs un Bootsy Collins ou un Slave bien sale.


🏆 Un testament musical et une leçon de libertĂ©

Crashin’ From Passion n’a pas eu le succĂšs qu’il mĂ©ritait Ă  sa sortie.

Trop radical ?

Trop libre ?

Trop femme ?

Peut-ĂȘtre.

Mais aujourd’hui, il est cĂ©lĂ©brĂ© comme un chef-d’Ɠuvre underground, adorĂ© par les crate diggers et les artistes en quĂȘte d’authenticitĂ©.

Cet album est un uppercut, une caresse, un manifeste.

Il dit tout ce que Betty Davis Ă©tait : puissante, complexe, indomptable.

Et il rappelle que le vrai funk est celui qui ne fait aucune concession.

À dĂ©couvrir ou redĂ©couvrir, fort, trĂšs fort.



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